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César Roussel

Les Balkans : bons ou mauvais élèves pour l’Union européenne ?


Carte des Balkans
652234 / Pixabay

Le 18 octobre 2019, la France mettait son veto quant à l’ouverture des négociations pour l’entrée de l’Albanie et de la Macédoine du nord au sein de l’UE. C’est un véritable refroidissement pour ces pays qui luttent depuis de nombreuses années pour se joindre à l’Union. En février dernier, la Commission européenne mettait de l’eau dans son vin, puisque le commissaire à l’Elargissement a affirmé que L’UE voulait toujours, à terme, s’élargir à six pays des Balkans. Cependant, les doutes persistent et la crise sanitaire actuelle n’arrange pas du tout les choses.

Il faut bien prendre en compte que la France n’est pas le seul pays à douter de l’utilité d’élargir l’UE à ces pays. Les Pays-Bas comme le Danemark y sont également largement opposés. Ils se font plus discrets, ce qui a accessoirement tendance à agacer le Président français, qui salue ironiquement « le grand courage de se cacher derrière la France ».

Mais que pousse ces pays à douter de la capacité des pays des Balkans à être une force pour l’Union européenne ?

Les faiblesses de ces pays

Pauvreté, restes du communisme et criminalité sont autant de facteurs qui n’encouragent pas l’UE à prendre la décision d’intégrer l’Albanie au sein des institutions. Ces trois facteurs, stigmates du régime stalinien Enver Hoxha, minent le pays. Au-delà de cela, Tirana traverse une grave crise politique, avec un affrontement entre le gouvernement socialiste et l’opposition du Parti Démocrate. Et dans le même temps, des milliers d’Albanais demandent l’asile politique en Italie ou encore en France. La situation n’est donc pas assez clarifiée pour envisager une entrée d’ici peu.

Quant à la Macédoine, qui a déposé sa candidature en 2004, rien n’a réellement évoluté, ce que déplore le président Stevo Pendarovski. Cela tient selon lui au refus de la Grèce d’accepter le nom du pays qui désigne, en Grèce, la région de la Salonique. Malgré tout, les deux présidents ont trouvé un terrain d’entente en appelant le pays « Macédoine du Nord », les négociations devraient donc en théorie pouvoir reprendre. Le pays doit tout de même penser à stabiliser sa vie politique et canaliser son opposition pro-serbe et pro-russe avant d’espérer quoi que ce soit de la part de l’UE.

En fait, les années d’affrontements entre 1991 et 2008 et l’héritage historique de la zone ont laissé des stigmates profonds dans des sociétés déjà héritières d’un lourd passé. L’UE est bien consciente qu’elle ne peut laisser l’entrée à des Etats faillis et cherche donc des solutions pour y réinstaurer un semblant de stabilité.

Si cette péninsule au Sud-Ouest de l’Europe a toujours eu cette image, justifiée, d’instabilité, l’UE pourrait y trouver des intérêts, notamment par sa position de carrefour entre la Russie, le Moyen-Orient et les pays d’Europe occidentale. Des grands projets de gazoducs et oléoducs trans-Balkans passent par ce carrefour, et notamment le projet Southstream, soutenu par Gazprom.

Un choix français très peu compris

Ce fut un véritable choc pour ces pays lorsqu’Emmanuel Macron décida de poser son veto pour leur adhésion au sein de l’UE. D’ailleurs, Ursula Von Der Leyen craint qu’en leur refusant cette entrée, ces pays se tournent vers le giron de la Russie ou de la Chine : « d’autres viendront combler ce vide ». Les inquiétudes de la Présidente de la Commission européenne sont fondées car la Serbie a signé un accord de libre-échange avec L’Union Economique Eurasiatique (Russie et ses satellites) en 2019. Ces inquiétudes ne touchent pas tous les pays, la Macédoine du Nord par exemple se fait très discrète en ne signant aucun traité avec la Russie et en ne critiquant pas les actions du gouvernement français.

Le gouvernement macédonien a tout de même subi les conséquences des paroles d’Emmanuel Macron, puisque le Premier ministre a démissionné peu de temps après, laissant la place à des élections anticipées, repoussées à cause de la pandémie.

Les pays des Balkans sont donc très inquiets, la Serbie en premier, car l’UE pourrait bien profiter de la crise pandémique mondiale pour geler complètement les négociations avec ces pays.

Conclusion

Si la Commission Européenne a pour objectif absolu d’intégrer ces pays, il faudra tout de même convaincre la France pour « ouvrir la voie au début des discussions » a déclaré un diplomate européen. Le gouvernement européen estime tout de même que leur adhésion et leur intégration sont géostratégiques. Cependant le contexte particulier qu’est la pandémie du coronavirus semble annihiler peu à peu les espoirs des pays des Balkans.

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